Dans la série « Paroles de Guides », c’est
Damien HÉRAN, moniteur guide de pêche du SMGPF en Occitanie
installé à Millau, qui s’est livré au jeu de nos questions.
Ce qui caractérise Damien, c’est sa passion pour son territoire de pêche et sa région de cœur. Installé en Aveyron, il anime avec passion son entreprise “Pêche Aveyron Emotion”
Bonjour Damien. Pour démarrer cette interview, parle-nous un peu de toi. Quel a été ton parcours avant de créer ta structure?
Bonjour à vous tous.
C’est enfant, avec mon père et mon grand-père que j’ai découvert la pêche ou comment dompter “dame fario”. C’est sur la « Jonte », ma rivière de cœur, mais aussi dans les gorges du TARN et de la Dourbie qui sont de superbes terrains de jeux, que j’ai attrapé mes premières truites sauvages.
Au fur et à mesure de mon apprentissage dans la pêche, j’ai été amené à découvrir puis à pratiquer différentes techniques qui m’ont permis de pêcher plus souvent, suivant les conditions et la période de l’année.
Devenir Moniteur Guide de Pêche.
J’ai intégré le centre de formation de Naucelle, en Aveyron, où j’ai obtenu mon BPJEPS pêche de loisir.
Cela m’a permis d’approfondir certaines de mes connaissances halieutiques mais aussi d’apprendre à concevoir, organiser et réaliser des animations sur différentes techniques, en prenant en compte les attentes des publics et leurs niveaux de pratique.
La formation m’a donnée les bases et les notions fondamentales de l’accompagnement, l’enseignement et l’encadrement des publics, de façon règlementaire et avec toute la sécurité nécessaire.
Fort de cela, je me suis installé en 2015 comme moniteur guide de pêche professionnel sous l’enseigne “Pêche Aveyron Émotion”.
C’est depuis pour moi un immense privilège de transmettre jour après jour le plaisir et l’émotion que j’éprouve depuis 36 ans à pêcher ces superbes rivières aux eaux libres et cristallines.
“Le plus important pour moi, c’est que la pêche qui est un outil pédagogique magnifique, permet de transmettre des valeurs humaines, environnementales et faire comprendre le fonctionnement et la fragilité de nos rivières.”
Tu as donc créé « Pêche Aveyron Émotion ». Concrètement, quelles sont tes activités ?
-Toc appâts naturels en grande dérive
-Toc nymphe
-Initiation Mouche
-Tenkara
-Leurres
Je propose des week-ends avec un seul client autour d’une rivière et d’une technique comme par exemple la découverte de la “Dourbie par le biais du Tenkara”
Je travaille également avec différents acteurs comme la FDP12, (associations,école de pêche, AAPPMA, centres de loisirs etc.), sur la découverte de la pêche et des milieux aquatiques.
Quelle est ta clientèle type. En cibles-tu une en particulier ?
La majorité de ma clientèle vient de la région Occitanie.
Pendant la période estivale je travaille aussi avec des touristes venant de toute la France et parfois de l’étranger (Europe).
C’est une clientèle de tout âge désireuse de découvrir la pêche ou d’avancer dans la pratique.
En début de saison, j’accueille principalement des pêcheurs déjà confirmés qui veulent approfondir leurs techniques En été, je reçois surtout des clients ayant une approche plus détente et découverte de la pêche et de notre belle région.
Que pense-tu apporter au regard des activités que tu proposes concernant l’aspect environnemental et préservation des milieux naturels ?
En tant que guide, j’ai la chance mais aussi l’obligation de parler de l’environnement et de l’organisation de la pêche en France.
Il me semble en effet important, d’expliquer à mes clients comment est structurée la pêche dans notre pays (FNPF,FDP,OFB,AAPPMA,ect…) et le rôle de chaque organisation.
Au niveau de l’environnement, j’ai un devoir d’information sur le fonctionnement des rivières où j’exerce. Je parle aussi des différentes problématiques que rencontrent localement nos cours d’eaux. Les pollutions agricoles et industrielles, les aménagements, mais aussi l’impact personnel que nous pouvons avoir en tant que pêcheur, mais aussi en tant que citoyen, dans notre vie de tous les jours.
Je considère le pêcheur comme un lanceur d’alerte. Présent sur le terrain, il doit pouvoir et cas de problème, avertir immédiatement les autorités et associations compétentes.
“Je considère le pêcheur comme un lanceur d’alerte. Il est souvent le premier à observer ou présentir un dérèglement du milieu naturel”
Au travers des techniques que j’enseigne comme le Toc aux appâts naturels ou la pêche à la mouche, j’aime à faire comprendre le cycle des larves et leurs rôle essentiel comme bio-indicateurs dans la rivière. Il me plait à montrer toute l’importance de ce monde minuscule, sa fragilité et pourquoi et comment nous devons le respecter.
Tout au long de mes parcours, j’explique en quoi la la géologie peut influer sur les types de cours d’eau et la faune aquatique. Je parle des habitudes alimentaires et des modes de reproduction des espèces que nous rencontrons.
Tout cela a pour but d’éclairer le pêcheur sur ce monde fragile où il intervient.Il est important que nous puissions avoir le moins d’impact possible sur notre environnement tout en pratiquant une pêche responsable.
En période estivale, j’ai la chance de pouvoir encadrer un grand nombre d’enfants pour leur faire découvrir la pêche et dans un même temps, leur donner des bases environnementales et connaissances halieutiques.
Ces jeunes seront les pêcheurs et citoyens de demain!
Il me semble primordial de leur faire connaitre notre environnement halieutique pour les faire avancer de manière respectueuse dans la pratique de la pêche.
Ce sont ces même jeunes que nous formons aujourd’hui, qui transmettront à leur tour les valeurs de demain.
“Les sourires et la joie des mes clients sont pour moi le plus beau des remerciements.”
Parles-nous des bénéfices pour tes clients ou stagiaires. Que leur permets-tu d’acquérir grâce à tes services ?
Mon métier de moniteur guide me permet d’expliquer l’évolution de la pêche au travers du matériel, des techniques mais aussi des fausses idées que l’on se fait de notre activité en relation avec la fragilité des milieux naturels.
Le but étant de donner des clés nécessaires à mes clients pour qu’ils puissent mieux progresser dans leur pratique au fur et a mesure de leurs sorties.
Le plus important pour moi c’est que la pêche est un outil pédagogique magnifique pour transmettre des valeurs humaines et environnementales et faire comprendre le fonctionnement et la fragilité de nos rivières.
Revenons à toi. Qu’est-ce qui t’a amené à te lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?
Je me suis lancé dans cette aventure, dans le but de transmettre ce que j’ai appris de nos anciens et qui ne ce trouve pas dans les livres.
Après avoir pêché seul pendant de nombreuses années, j’ai ressenti le besoin de transmettre l’expérience que j’ai pu acquérir sur la pêche et sur mon territoire. J’essaie d’amener aux gens le plus de connaissances halieutiques possible afin qu’ils prennent conscience de la fragilité de nos milieux et qu’ils agissent ensuite en acteurs responsables.
Explique-nous en quoi rejoindre une organisation professionnelle comme le SMGPF et l’École de Pêche Française est important pour toi et tes clients.
Organiser notre métier, c’est le faire connaitre et reconnaitre.
L’École de Pêche Française est une organisation qui parle à tout le monde. On ne se trompe pas d’activité quand on l’évoque.
Adhérer à l’École de Pêche Française, c’est pour moi appartenir à une structure ou tous les autres membres partagent une même vision du métier.
c’est donner à mes clients des gages de sérieux et de professionnalisme en terme de qualité de prestation et de sécurité des publics encadrés.
Pour nous professionnels cela nous permet d’avoir une structure capable de nous aider ou nous éclairer si le besoin s’en fait sentir mais également de défendre notre métier de guide de pêche et notre profession d’éducateurs sportif.
En conclusion de cette interview, « être moniteur guide de pêche », cela veut dire quoi pour toi ?
Pour moi, le métier de guide de pêche, bien avant la mise en pratique de l’activité physique et sportive elle même, est un excellent moyen pour mettre en avant les richesses culturelles et environnementales de nos régions. Il permet aussi de véhiculer des valeurs d’échanges et de partage dans la bonne humeur.
Ensuite pour parler du côté sportif et ludique de la pêche, faire prendre son premier poisson à une personne ou la faire avancer dans sa pratique est quelque chose de gratifiant et de fantastique.
Les sourires et la joie des mes clients sont pour moi le plus beau des remerciements.
Pour terminer, je décrirais mon métier en trois mots: “Transmission, Échanges et Partage”
Merci et à bientôt au bord de l’eau!
Merci Damien !